RITE
(Rapport poétique)
Manuel Van Thienen
Cunhlat 6/14 juillet 2003
Lafarre
15/30 Juillet 2003
Rites : "Les rites sont des actions tournées vers l'esprit qui est
dans la nature. Dans les rites, le rapport aux absents est rétabli. Ce rapport
fait du lieu l'instant de passage des esprits. Tous les présents y
participent."Jean Monod. p.75
Quipus
Il n'y a
pas d'oiseau
seulement
l'oiseau
l'hiver
l'ombre du chêne
touchera
le bois noir
il n'y a
pas de chant
seulement
le chant
il n'y a
pas de danse
seulement
la danse
il n'y a
pas de mort
seulement
la mort
il y a
l'esprit
seulement
Cunhlat, 120703
"Car à côté de la culture par mots il y a la culture par gestes. Il
y a d'autres langages au monde que notre langage occidental qui a opté pour le
dépouillement, pour le dessèchement des idées et où les idées nous sont
présentées à l'état inerte sans ébranler au passage tout un système d'analogies
naturelles comme dans les langues orientales."
Lettres sur
le langage I. Antonin Artaud, 15 septembre 1931
A Truganinny
A Emmanuelle G.
A l'Oiseau
Sur la place chauffée au soleil...La
terrasse étroite d'un café. Dans la fontaine vide pour cause de sécheresse,
un japonais a posé des cadrans qui se balancent au vent et ouvrent la porte
du Sid [1]. Dans
l'ouverture, cette musique si douce qui coule de tes doigts. Les yeux clos pour
mieux illuminer l'espace. Quelle langue parles-tu? J'en comprends tout le
sens sans pouvoir me souvenir où je l'ai apprise. Et je vois tous les visages
des vivants et des morts qui me regardent avec douceur, me parlent lorsque tu
ouvres les yeux et m'offres un regard avant de les refermer pour mieux
m'emporter dans la musique. Tu diras : "Il n'y a rien d'écrit...
voilà." La peau du monde est continue et l'homme devient ce qu'il
traverse... |
Premier jour Le rite est en nous.
Le rite ne se construit pas. Le rite est et nous sommes. Sans le rite nous ne
sommes rien. Nous cherchons et nous ne trouvons pas. Nous attendons et rien
ne vient. Nous ouvrons les bras et ce n'est qu'un geste. Mais si nous ouvrons
nos cœurs alors le rite est. Vivant. Etre perméables
dans l'instant à l'intuition fulgurante. Lumière dans et hors du corps. Trouver sa place
entre terre et ciel, vie et mort. Du silence naît le chant qui emplit l'espace. Il se manifeste. Il monte du ventre et gonfle et vibre, fleuve de feu qui gronde jusqu'à la gorge et roule dans les os jusque sur les dents. Je n'entends pas le
chant : Je suis le chant Je suis le chant. J'habite les tripes si profondément que peu d'humains
me perçoivent. J'attends sans attendre. La gorge qui me portera vers l'air.
Me fera vibrer et fera vibrer le monde. Les mondes imperceptibles pour
l'humain. |
Ce matin, j'ouvre la porte de
l'Est. Ciel gris. Air frais. Le pic épeiche tambourine et tourne autour d'une
branche du noyer/Centaure, tache
rouge au sommet du noir tacheté de blanc. Je sais que tu penses à moi ce
matin. Plus tard, sur la route, je
croise un pick-up truck jaune canari. J'éclate de rire. Hey; Lance, je sais
que tu es en Oklahoma et que tu rentres bientôt. Lire les signes et leur résonance apporte joie et bonheur. Si
c'est ça la folie, alors je veux bien
être fou. Je suis allé chercher les
deux agneaux pour la fête d'après-demain. Ils sont entravés à l'ombre. Un
mâle et une femelle. Aujourd'hui je vais tuer. Pour manger et partager entre
amis. Le rite me le permettra. Impossible d'écrire hors de la marge. Donner
la mort pour que la vie continue occupe tout mon être. |
Deuxième jour Le ciel est blanc. L'air
s'agite et brûle. Une chrysalide
translucide, immobile s'accroche à l'arbre frêle au bord de la route. Il y a plus de
force dans le silence de l'instant, plus de vie dans l'immobilité du geste
que dans le mouvement. Quatre plumes noires. Le soleil éclate dans les taches blanches qui remuent sur la couronne lunaire au sommet de ta tête. Un autre jour, un
papillon aux ailes noires à pois blancs a voleté autour de mon bâton de
marche. Un souffle d'aile sur la joue et j'ai chanté du Jim Pepper pour un
Cheyenne en exil. Un autre jour, le
Cheyenne a dessiné des points blancs sur le corps nu du danseur du soleil
dans la lueur des phares de son 4x4. Ici, maintenant,
tout peut arriver, vivre et mourir dans l'instant. Alors Je marche sur
la mer, Truganinny, et t'offre une pincée de tabac. Je suis la danse. J'habite les corps et les âmes si profondément que
peu d'humains me perçoivent. J'attends sans attendre. Les pieds qui me
porteront vers la terre. Les terres imperceptibles pour l'humain. |
Tous ces morts emballés comme
de vulgaires potiches dans les caves des musées. Butin de voleurs d'âmes
ayant perdu la leur. Musée de l'homme. Musée d'histoire naturelle. Musée qui
tue l'homme. Musée de refus de l'histoire de l'autre. Le monde décidément est
trop blanc. L'autre n'est qu'objet de connaissance. L'objectivité de
l'ethnologue est une lobotomie. Tous ces corps mutilés, privés de sépulture
au nom de la science et de la civilisation. Toute cette haine de l'autre
affichée. Aujourd'hui comme hier. Des mains d'Anna Mae expédiées au FBI pour analyse des empreintes, aux momies des Incas et des égyptiens, en passant par Saatjee dépecée et mise au formol à Paris, par le corps empaillé de Truganinny et de son mari à Sydney et les milliers de corps enfermés dans des caisses numérotées dans les caves du Smithonian Institute, la même barbarie blanche. |
Troisième jour Tu entends. Tu
lâches lentement l'arbre et avances dans le cercle tracé par le chant. ha o ka eh wa
oh we e ha o ka eh wa
oh we e ha o ka eh wa
oh we e o iha ha ho iha ha ho o Chant de mort.
Chant pour la mort. Chant pour accompagner la mort. Chant des vivants. Chant
pour la vie. Chant pour continuer à vivre. Tu danses dans le
cercle. Je chante le cercle. Nous sommes le cercle. Ton corps s'emplit
de la terre, sous tes pieds elle tremble et je sens le séisme qui monte. Ton corps s'emplit
du ciel, sur tes mains il glisse et je sens l'orage qui naît. Au centre du
cercle, le feu, la terre, le soleil et les cendres attendent le messager. J'appelle. Tu
recevras et donneras parce que tu es la femme qui portera la femme par la
danse. Parce que je suis l'homme qui portera l'homme par le chant. Je suis la terre. J'habite simplement. Seulement. Les humains oublient
de me percevoir. J'attends sans attendre les pieds, les mains, les voix qui
me feront vibrer et me porteront vers le ciel. Les cieux imperceptibles pour
l'humain. |
Les papillons. Ils viennent
en masse sur le buddleia se soûler de nectar et boire sur mon bras le sel de
ma sueur. D'un battement d'ailes ils changent votre perception du monde.
Changent le monde. Bouleversent la vie de celui qui sait entendre leur
chant. Ils génèrent ces instants où tout peut basculer et où
rien ne bouge pourtant. Un papillon passe. L'air vibre. Il pleut sur l'herbe
brûlée. Je sais le papillon éphémère. Je sais l'empreinte de son vol
éternelle. Je ne sais rien. Je ne vois pas. Affolant de chercher dans le
regard ce qui ébloui. Affolant de penser que ce reflet est aussi en moi et
qu'il le cherche aussi. Encore plus affolant : penser que le papillon se pose
la même question. Arrêter de penser.
Je vois la fêlure si semblable à la mienne. Je vois le reflet de mon
propre miroir. Le miroir du miroir. Je suis aveugle ou aveuglé. Je n'entends
rien que le bruit dans le corps. J’écoute le silence habité de lumière. |
Quatrième jour Et l'oiseau vient,
surgit de l'Est. Je souris. Il plane silencieux
parmi les hirondelles. Sur les ailes, deux taches blanches. Il regarde de
loin et il voit le cercle du chant et
de la danse s'imprimer dans la terre, s'étendre vers le ciel. Il sait qu'il n'est
pas encore temps. L'oiseau est une
île dans mon oeil. Je suis l'homme. Je suis la mer. Je suis le bleu. Tu es la
femme. Tu es la terre. Tu es le blanc. Et puis un chemin, un
éclair, une fêlure invisible traverse l'air, monte de la terre, te traverse,
et le cri te transperce. "Il est
temps" dit l'oiseau. Et Truganinny entre en toi. Elle flotte sur la
vague du chant, elle glisse sur le sentier de la danse et tu la vois, tripes
arrachées sur la table de dissection, odeur de formol et de chair. Tu
tressailles et le chant monte de la matrice. Je suis la femme dépecée. Je suis l'homme dépecé. J'habite la vitrine
d'un musée devant laquelle passent les humains sans percevoir ma souffrance.
La fin de mon peuple et ma faim de dignité. J'attends sans attendre. L'espoir
me porte et le désespoir. Qui me porteront vers l'océan. Les océans
imperceptibles pour l'humain. |
Pas de marge. Pas de mot. Le battement seul.
Pas de marge. Pas de mot. L'indicible fuit les bavardages. Pas de marge. Pas
de mot. L’œil seul. Pas de marge. Pas de mot. Le battement seul. Pas de
marge. Pas de mot. L'indicible fuit les bavardages. Pas de marge. Pas de mot.
L’œil seul. Pas de marge. Pas de mot. Le battement seul. Pas de marge. Pas de
mot. L'indicible fuit les bavardages. Pas de marge. Pas de mot. L’œil seul.
Pas de marge. Pas de mot. Le battement seul. Pas de marge. Pas de mot.
L'indicible fuit les bavardages. Pas de marge. Pas de mot. L’œil seul. Pas de
marge. Pas de mot. Le battement seul. Pas de marge. Pas de mot. L'indicible
fuit les bavardages. Pas de marge. Pas de mot. L’œil seul. Pas de marge. Pas
de mot. Le battement seul. Pas de marge. Pas de mot. L'indicible fuit les bavardages. Pas de marge. Pas de mot. L’œil seul. Pas de marge. Pas de mot.
Le battement seul. Pas de marge. Pas de mot. L'indicible fuit les bavardages. |
Cinquième jour La sculpture n'est
encore que matière. Plus pour longtemps... Le vent nous parle.
Nous glissons la tête dans ses mains. Nous buvons les spirales tendues de ses
doigts aux bordures du ciel. Les ailes de l'oiseau sont nos mains. Nos mains
sont l'oiseau silencieux... La terre nous
parle. Nous enfouissons nos pieds dans son ventre. Nous pénétrons la matrice
ouverte de son corps aux bordures du ciel. L'oiseau est dans ta gorge et mon
chant l'accompagne... L'eau nous parle.
Nous plongeons nos corps dans son sang. Nous nageons dans le bleu aux
frontières du regard... L'oiseau dans nos poitrines
se fraie un passage à coup de bec... Le feu nous parle.
Nous perdons nos regards dans ses bras. Nous retrouvons la flamme vivante
dans notre chair La fêlure est
ouverte : c'est une plaie et une bénédiction... Les pierres nous
parlent. Nous voyons leur reflet dans nos os. Nous partageons leur voyage
dans la nuit. Le lieu n'existe
plus : Nous sommes le lieu... La lumière nous
parle. Nous sommes la nuit et le jour. Nous épousons l'absence du temps. Dans
l'instant. Je suis l'océan. Je porte la vie et la mort en moi. Tout comme le
ciel, la terre, le chant, la danse, la femme et l'homme dépecés. J'habite si
profondément en l'humain que peu d'entre eux me perçoivent. J'attends sans
attendre. La vague qui me fera basculer dans le sang. Les sangs
imperceptibles pour l'humain. |
Le propre de l'Occident est la
disparition des relations ou de leurs quotidiens d'existence, qu'il s'agisse
de relations de résidence, de relations de production, de relations de
consommation, voire de plus en plus de relations amoureuses. La solitude de
l'homme moderne est une sorte de débilité, elle résulte de l'élaboration d'un
vide civilisationnel. (...) "L'Occident" [...]
ne peut assurément accepter d'autre présence, d'autre existence que la sienne.
Et, s'il tourne son regard "se penche" -ce terme d'usage courant
n'est-il pas significatif ? - vers ce qui lui est différent, c'est en
collectionneur, avec un sourire funéraire. Le cadavre folklorique a pour
raison d'affirmer le seul caractère et droit de vie de l'Occident unitaire.
Robert Jaulin. "La
décivilisation" |
Sixième jour Un trait, noir dans
le blanc du ciel comme une ancre jetée qui retient le temps entre vie et
mort. L'oiseau, la danse,
le chant, l'esprit sur la rétine. La rémanence se fond dans le cercle. Nous sommes dans
l'épaisseur de l'océan, sous les vagues et leur tumulte et le voile blanc
flotte vers la surface. Cendres nous
sommes. Nous croulons lentement vers la nuit, absorbant la lumière, en
équilibre sur le tintement du bol. En paix nous te
portons Truganinny, par le corps et la voix, et tu entres dans le bois, le
feu, les métaux et la terre mis en forme, dressés vers le ciel, racinés dans
le sol. Je suis le feu. Je porte la mort et la chaleur en moi. J'habite si profondément en l'humain que
peu d'entre eux me perçoivent. J'attends sans attendre. Les cendres sont mon
sang et ma sève et retournent à la vie. Les vies imperceptibles pour
l'humain. |
C'est une voix. Un ton de voix. Non. Ce
n'est pas ça. Il y a dans chaque être rencontré l'écho de tous les êtres
rencontrés. Mais un écho plus fort, une fréquence, une résonance
commune... Rencontre connivence. Flux
ininterrompu d'énergie passant par le regard. On le sent dans l’oeil franchir
la porte du corps, venir de tous les
corps en nous et autour de nous et se fondre dans ceux de l'autre. Question
de vibration. D'harmonie avec la terre, le ciel, l'eau et le feu. Question ?
Non. Réponse. Et ces instants nous bouleversent et nous emplissent d'un feu
qu'on peut appeler joie ou amour au sens mystique du terme et non dans sa
basse connotation physique. "Je suis aveugle de nature dans mon visage
sans traits. Le mouvement m'est immobile. (...) Tout le visible m'est
invisible (...) Détaché du néant, mon
bonheur est un sommeil sur le sommet de la montagne où je reçus sans rien
donner" Toukârân. Psaumes du pèlerin |
Septième jour Le chant brûle la
gorge. Pieds nus sur le
sable, enfoncé jusqu'à la poitrine, chaque série de quatre pas est un désert
à traverser. Tu es si proche et si lointaine. Corps ouvert
jusqu'au ciel, le cercle du chant en toi te porte et te soutient. Tant
d'obstacles à franchir un à un sans faillir. Chanter encore et
encore. La gorge ne chante
plus mais chaque cellule du corps entre en résonance avec chaque particule
d'air et de matière contenues dans le cercle sacré. Nous entendons :
une mésange vocalise sur la branche du chêne. Un tout petit papillon bleu se
pose dans l'herbe du talus. Trouver notre place
entre le papillon et l'oiseau. Je suis le ciel. J'habite les yeux si profondément que peu d'humains
me perçoivent. J'attends sans attendre. La lumière me porte vers le regard
réceptif. Les regards imperceptibles pour l'humain. |
Paul.
Paul Vincensini. Tes corbeaux toujours présents dans ma mémoire.
"T'es fou, tire pas, c'est pas des corbeaux c'est mes souliers. Je dors
parfois dans les arbres..." et
encore "Rien ne vous soutient mieux dans la vie qu'une bonne paire de
bretelles." Je retrouve tes écrits dans une publication où nous sommes
voisins de biographie. Je lis : "Ce n'est pas tant d'en avoir
le désir, il faut creuser où la nature l'indique, un endroit habituel, sans
questionner des yeux les aventuriers. Les pelles silencieuses soulèvent des
oiseaux qui vous donnent envie d'arrêter les travaux. Continuez. Le filon que
vous découvrirez ne sera peut-être qu'un soulier desséché. Il faut se pencher
et l'étudier longtemps. Puis l'oublier. Alors peut commencer le travail minutieux
de la manufacture : recomposer le soulier sans les oiseaux." Rien
à ajouter. |
Huitième jour Une flèche de
lumière gonfle, s'étire dans mon crâne, jaillit de mon front. L'oiseau messager réapparaît
au-dessus de la sculpture, dans le cercle, prend la flèche dans son bec. Quelle langue parles-tu? J'en comprends tout le sens sans
pouvoir me souvenir où je l'ai apprise. Il tourne
lentement, cercle dans le cercle, lâche la flèche et saisit l'esprit de
Truganinny posé sur le soleil de métal. Le chant cesse. Des
paroles m'inondent au nom du cercle, sortent de ma bouche, emplissent l'air. HA HO TRUGANINNY MAHEO SHIVADOM HA HO TRUGANINNY MAHEO SHIVADOM [2] Lentement le cercle
se dissout. Tu ouvres les yeux,
me regarde, nous sourions. L'oiseau disparaît
dans l'invisible. Tout est accompli. L'ombre du disque
solaire se confond avec celle du cercle des quatre pierres. Un cercle d'ombre
et de lumière. Miroir du miroir. Je suis l'oiseau. Je nage dans le bleu si haut qu'aucun oeil humain ne
peut m'apercevoir. J'attends sans attendre. L'air me porte vers le soleil.
Les soleils imperceptibles à l'humain. |
Sa peau est la terre. Ses mains sont l'oiseau
et l'air qui lisse son regard sous le voile blanc emportent la mer, les
cendres de la vie. Elle appelle. Et la vague qui monte de sa gorge atteint
l'oiseau à la croisée du ciel et de
la terre. La Déesse l'habille de lumière. L'oiseau la voit. Son bec tourné.
L’œil dans le soleil. Le soleil sur son cri. Son chant. Sa douleur partagée.
Elle porte le message de la terre vers le ciel et l'oiseau l'entend. Plane.
S'approche. Vire sur l'aile dans la chaleur. Elle ne le voit pas. Elle est
l'oiseau. Elle est l'air, le mouvement de ses mains et des rémiges. En harmonie. A l'identique. Une seconde.
L'éternité, nous sommes quatre dans la sphère. Elle qui danse. L'oiseau
porteur de l'esprit de la morte et mon chant. 9 jours 9 nuits 9 vies et 9
morts 9 encoches dans le bouleau 9 sphères 9 cercles 9 cieux et 9 sources 9
chaudrons 9 transmutations et 9 ouvertures dans le corps 9 nœuds sur le
bambou et 9 nœuds à la corde... |
Neuvième jour Cet hiver il y aura l'ombre des chênes sur le bois noir et la terre dressés vers le ciel. il n'y a pas d'arbre pas d'oiseau pas de chant pas de danse pas de danse pas de mort, SEULEMENT l'arbre l'oiseau le chant la danse dense et la mort et la lumière. là et là-bas. Pas ailleurs. SEULEMENT l'esprit. Le 4 dans la sphère. Je suis. Je vole. Je
danse. Je chante. J'exulte. Je vis. Je meurs. Ici. Maintenant. Jusqu'au bout. |
« L'homme est
homme lorsqu'il chante parce qu'alors il recueille la respiration du monde où
il est. » Jean Monod.
p. 53 Quipus